Forêt humide ; forêt
pluviale ; forêt tropicale ; forêt hydrophile – jungle &
rainforest – la jungle tout court ! Le mot forêt possède
plusieurs sens. En effet, tous les peuples l'utilisent mais chacun
avec une image différente. La jungle tropicale, une forêt elle aussi,
prend des dimensions tout à fait extraordinaires parmi le grand
nombre de forêts différentes de notre planète. Chacune des forêts
est une communauté complexe d'espèces animales et végétales, dans
laquelle se déroulent toutes sortes de processus physicochimiques et
biologiques. La jungle représente aussi le cosmos des indigènes qui
y vivent.
La forêt dense et humide, la forêt tropicale ou “rainforest”
en anglais, constitue l'une des formations les plus riches en
espèces de l'île de Bornéo. Mais la forêt est menacée par la
surexploitation humaine et vastes parties sont déjà dégradées. Les
régions qui paraissent aujourd’hui les plus appropriées pour son
étude se situent dans les parc nationaux, notamment la jungle vierge
de
Danum Valley, et
Maliau Basin, deux sites au Sabah.
La forêt tropicale humide (lowland jungle) de Bornéo se
caractérise par ses arbres de très grande taille, en moyenne 70
mètres d’hauteur, mais quelques essences peuvent dépasser les 90
mètres. Dans la jungle caractéristique on distingue trois étages :
le rez-de-chaussée avec une végétation plutôt pauvre à cause de la
pénurie de lumière ; l’étage intermédiaire des fûts avec ses
épiphytes ; et les couronnes des arbres, ou le « baldaquin » de la
jungle dans lequel se déroule la plupart de la vie de la forêt
tropicale.
Au Bornéo l’on trouve d’autres types de jungle tropicales, voici
quelques exemples : les forêts le long du littoral (coastal
forests), notamment les palétuviers ; les kerangas, un genre de
bruyère et marécages ; la jungle de la montagne (montane
forest/jungle) avec sa profusion d’orchidées ; la jungle humide
(cloud forest) avec ses lichen, arbres de taille réduite et
rhododendron et même des zones de forêt subalpines autour du sommet
du mont Kinabalu.
Malheureusement ces forêts ont une haute valeur non seulement
écologique mais, de la vue d’un gouvernement d’un pays en voie de
développement, surtout économique. Ainsi, au Bornéo la jungle est
déjà largement remplacée par des plantations de palmier à huile :
ceci s’appelle développement, un euphémisme qui masque à peine qu’il
s’agit en fait d'un abattage très souvent sauvage et des coupes
illégales ou peu réglementées, ainsi que du défrichage agricole.
Pourtant les gouvernements des pays qui se partagent Bornéo – la
Malaisie, l’Indonésie et le Sultanat de Bruneï – ont réalisé qu’il
faut protéger ainsi que conserver la jungle pour notre avenir. La
forêt nous rend d’importants services (le bois n’y figure pas !) :
• Elle empêche l'érosion causée par le vent et par l’eau
• Elle régularise le débit des rivières et des ruisseaux
• Elle renouvelle l'air que nous respirons
• Elle abrite la majeure partie des plantes et des animaux du monde
• Elle a une influence sur le climat local aussi bien que mondial
La déforestation menace également de faire disparaître de nombreuses
plantes potentiellement utiles dans le traitement de certains
cancers, du sida et du paludisme, parmi autres. La biodiversité
exceptionnelle des forêts de Bornéo suscite ainsi de nombreux
espoirs du côté de la recherche médicale mais il faut agir
maintenant si l’on veut conserver ce trésor naturel.
Selon un rapport publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF) la
forêt tropicale humide de Bornéo en 2005 ne couvre plus que 50% du
territoire contre 74% en 1985, victime de l'exploitation forestière,
des grands incendies et du boom de la production de l'huile de palme.
Sauver le coeur de Bornéo
Le programme de Sebangau, initié en 2001, au cœur de Bornéo, vise à
préserver la forêt avec les populations locales. Il permet le
développement d'activités économiques alternatives (artisanat,
apiculture…) pour les villageois. Il renforce également la
gouvernance locale, tout en contrôlant – à l'aide de patrouille –
l'exploitation illégale du bois et le braconnage des animaux. L'un
des objectifs du projet et d'aider les exploitants forestiers à bien
gérer leur forêt dans les zones tampons autours des parcs.
Préserver la forêt des orangs-outangs
À Bornéo, le WWF agit pour rendre effective la protection des parcs
nationaux qui hébergent la plus grande population restante
d'orangs-outangs. La conversion de millions d'hectares de forêts en
plantations de riz ou de palmiers à huile et la surexploitation du
bois a entraîné un déclin dramatique de la population
d'orangs-outangs, au point qu'on estime que dans 12 ans, l'espèce
risque d'avoir disparu. Pour prévenir cela le gouvernement du Sabah
a déclaré qu’il va réserver, à partir de 2008, une région de presque
un million de hectares de forêt (environs 9% de la superficie du
Sabah) spécifiquement pour la conservation de l’orang-outang. La
région, où l’on extrait maintenant encore des arbres sélectionnés,
abrite déjà une population d’orang-outang importante ainsi que bien
sûr d’autres espèces d’animaux, et des plantes qui seront alors à
l’abri de la manipulation humaine.
Savoir plus (en anglais).
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La forêt tropicale

L'eau, un des plus importants
produits de la jungle!

Les habitants des forêts... |